Communiquer et faire la différence

J'ai 8 ans, l'entreprise de bâtiment fondée par mon grand-père est confronté à des difficultés. Leur plus grosse commande est annulée ce qui représente 20% de leur CA. Mon grand-père est face à un choix difficile. Licencier des effectifs ou trouver une autre solution. Et voici ce qu'il a fait.

Il a demandé à chaque employé de prendre cette année là 7 jours de congés sans solde, plutôt que de se séparer de certains d’entre eux.

Voilà ce que j’appelle une entreprise. C’est une famille. Et que fait-on quand notre enfant a des difficultés ? On l’aide. On se serre les coudes.

Et voici le meilleur.

Certains ouvriers ne pouvaient se permettre 7 jours sans solde. D’autres oui. Alors, ces derniers ont proposé volontairement et solidairement de prendre les jours de ceux les plus en difficultés.

Les résultats ont été flamboyants, puisque la productivité, de mémoire de grand-père a augmenté de plus de 20%, le taux d’absentéisme ayant fait l’inverse.

Et la raison est simple : ce qui créé l’efficacité d’une entreprise, ce sont les relations entre les collaborateurs. Quand la confiance est là, quand on se sent en sécurité, le comportement par défaut est la collaboration.

Le rôle d’une entreprise est de satisfaire ses employés en premier, ses clients en second.

Je suis parfois nostalgique des entreprises familiales, où le patron prenait le café avec ses collaborateurs, sans parler boulot, où il connaissait les partenaires et les enfants de tout le monde.

L’entreprise étant alors le point central des relations et non un lieu de travail.

Heureusement, cela existe encore dans des PME et start up et les grandes entreprises pourraient s’en inspirer.

Le rôle de l’entreprise est de privilégier ses employés en premier, ses clients en second !

Et l’environnement, l’écologie dans tout çà ?

Les DRH me parlent de RSE tout le temps. Le « E » ne signifie pas écologie, ni environnement. La Responsabilité Sociétale des Entreprises est avant tout de rendre heureux ses Employés. Car un employé heureux est performant. Il a lui même cette responsabilité de s’épanouir, car tout n’est pas du ressort de l’entreprise. Or, les politiques de RSE sont tournés principalement vers des actions extérieures.

Et si on se tournait vers des actions auprès des collaborateurs ?  Les sciences sociales apportent des réponses simples pour y parvenir.

#1 Transformer sa culture.

Les clients n’aimeront une entreprise que lorsque les employés l’adoreront aussi. Nous ne pouvons affirmer que nous avons une forte culture d’entreprise que lorsque nous retirons nos valeurs du mur et les vivons réellement. Il faut donc arrêter avec des valeurs « marketing ».

La culture = les valeurs + les comportements

Quand on travaille pour payer les factures, le niveau de motivation est faible. Quand on travaille pour une cause qui a du sens, je vous laisse deviner la suite…

Le but n’est pas de recruter les gens qui ont des compétences. C’est de recruter des gens qui partagent vos valeurs, vos idées, vos croyances et la raison d’être de votre entreprise. Sont-elles clairs ?

#2 Transformer sa vision du management

Dans un cirque, j’adore la partie avec l’acrobate. C’est incroyable, cette façon de se jeter dans le vide, sans filet de protection. Il prend le risque de sauter. Mais, il s’entraine avec un filet, car cela lui donne de la confiance pour tenter de nouvelles choses, donc de progresser. Si vous enlever le filet, il ne fera que les sauts certains.

Plus il a confiance dans le filet, plus il va prendre des risques pour améliorer son saut.

Si on prend des risques, on trouve, si on prend des risques, on s’améliore, si on prend des risques on est satisfait et on satisfait les clients.

S’il n’y a pas de confiance, il n’y a pas de risque, si pas de risque, pas d’exploration, ou sortie de sa zone de confort, donc pas d’avancer pour l’entreprise, pour la personne, pour la société.

Les leaders et manageurs sont là pour fournir ce filet. Ils sont là pour donner cette confiance qui permet d’oser. Ils doivent agir comme si chaque membre de son équipe était de sa famille. Il choisirait l’humain plutôt que les chiffres. Tout l’inverse de ce que font les entreprises !

Ce qui est choquant dans les scandales des grandes entreprises, ce ne sont pas les parachutes dorés ou le montant des salaires des dirigeants, c’est de privilégier les chiffres plutôt que de l’humain.

Seriez-vous choqué de donner un énorme salaire à l’Abbé Pierre ? Ghandi ? Greta Thunberg ? Bien sûr que non.

Voici des leviers pour impacter la société :

Le management est un des leviers majeurs pour toute entreprise qui veut avoir un impact sur la société ! Et je crois que certains comportements sont simples à mettre en place :

>> culture de la confiance :

c’est la base de toute relation de qualité. Si Griezman n’a pas confiance en Mbappé, comment peut-on gagner ? Il faut prendre ce risque de faire confiance, d’être parfois déçu. Soyez les leaders ou manageurs que vous voudriez avoir !!

>> culture de la reconnaissance :

« bravo pour l’atteinte de tes objectifs de chiffre d’affaires » est moins puissant que « bravo pour l’atteinte de tes objectifs de chiffre d’affaires, et surtout parce que tu l’as fait avec moins de moyens que l’année dernière ». Complimentez sur les résultats ET sur les moyens.

>> culture du sens :

On a besoin de savoir pourquoi on fait ce qu’on fait, c’est-à dire la finalité de notre travail. Agissez-vous dans votre vie personnelle quand vous ne voyez pas l’intérêt final ? Bien sûr que non. Cela répond à deux besoins fondamentaux que sont le besoin de contribuer et de se sentir appartenir à une entreprise. On revient à l’importance de la culture, et d’exprimer sa raison d’être.

>> culture du feed-back :

Ecouter pour comprendre, pas pour répondre. Dire clairement plutôt que de laisser entendre. Le feed-back est une des pratiques les plus puissantes pour mener une équipe. Notamment s’il est effectué en individuel et non en groupe.

Le rôle d’une entreprise est de rendre ses collaborateurs heureux en premier, ses clients en second. C’est çà la responsabilité sociétale des entreprises. Le reste suivra…

Alors, quelle est la prochaine action RSE que vous allez mettre en place ?

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