15 octobre 2016

Les gestes des candidats lors du débat de la primaire

J’ai regardé le débat de la primaire de droite sans son, en observant la gestuelle et les postures des candidats puis je l’ai ensuite visionné avec le son. Que révèlent leurs gestes ? Analyse par François Thibault, coach en image et communication, expert en marketing de soi.

 

Nicolas Sarkozy 

L’impression globale est qu’il est apparu tendu tout au long du débat, surtout au début. Posture très droite, menton relevé : on sent qu’il est prêt à aller au combat, ce qui ne s’est pas traduit dans ses propos. Il y a là un intéressant décalage qui laisse penser qu’il voulait montrer qu’il s’est adouci. Il a fait moins de gestes raides et martelés qu’à son habitude.

 

Néanmoins, il a toujours ses gestes et mouvements qui parasitent le message parfois avec des mouvements d’épaules. On a vu quelques sourires moqueurs, notamment lorsque Le Maire s’exprime. Globalement, on sent qu’il est sous contrôle mais n’apprécie pas d’être mis au même niveau que ses concurrents, lui, l’ancien président. Cela se traduit par un menton relevé et un recul par rapport au pupitre qui signifie qu’il met de la distance.

Alain Juppé 

Ma première impression sur sa posture n’a pas été bonne. Il apparaît coincé, lèvres serrées, manifestation du stress, les yeux semblent dans le vague et il regarde vers le bas, ce qui donne le sentiment de ne pas croire à ce qu’il dit. Il se détend peu à peu, balançant ses épaules de droite à gauche à chaque nouvelle idée, ce qui montre qu’il est dans le mouvement, l’action, atout intéressant à son âge. Sa gestuelle a accompagné son discours et fut globalement cohérente. Les comparaisons avec Chirac, dont il est le dernier héritier, sont frappantes de similarités. Des gestes hauts, puissants, pour montrer qu’il se place au-dessus des polémiques.

 

François Fillon

Il est excentré, sa posture est celle d’un homme précis, technique, qui maîtrise les dossiers mais il est, comme son look (voir article : analyse du look des candidats à la primaire de la droite), bien, bon, mais sans éclat. La précision se voit lorsqu’il rejoint à de nombreuses reprises son index et son pouce. Il semblait en phase avec son caractère, fort mais discret.

Un moment m’a marqué lorsqu’il a été interrogé sur l’affaire Jouyet. Lui qui utilise sa main droite pour appuyer ses propos, la main qui est contrôlée par le cerveau gauche synonyme de maîtrise, a subitement utilisé sa main gauche, celle de la spontanéité, ce qui montre que ses émotions ont pris le dessus à ce moment-là. Il a été authentique, ce qui me conforte dans l’idée qu’il a bien été trahi par ce journaliste.

 

Jean-François Copé :

Je l’ai trouvé confiant, à l’aise, on sent qu’il a une grande habitude de débattre et que cela lui plaît. Il est alternativement souriant et dur (il martèle avec sa main droite ses propositions). Il est très expressif du visage, il a beaucoup froncé les sourcils, ce qui rapetisse ses yeux et ne le valorise pas. Au contraire, lorsqu’il a parlé de l’affaire des comptes de campagne, il a ouvert son visage, ce qui me laisse penser qu’il disait la vérité, ou que c’est un excellent manipulateur.

Nathalie Kosciusko-Morizet

Je n’ai pas été séduit par sa prestation. À chaque fois que je la vois, je suis déçu. Elle a eu du mal à se positionner parmi les hommes. Elle a manqué de stature dans son look (voir article le look des candidats). Elle a en revanche une posture très positive qui me rappelle la raison pour laquelle Claire Chazal était appréciée. Toutes les deux montrent la partie gauche de leur visage, ce qui est la manifestation d’être en lien avec l’interlocuteur. Le problème, c’est qu’elle clignait trop des yeux, signe de stress, ce qui rendait sa posture de buste en avant peu naturelle et sincère. Elle était trop dans la séduction. Sur la forme, elle a besoin de donner plus d’envergure. Un élément qui m’a échappé lors de l’analyse des looks des candidats est qu’elle était en chaussures plates. Mettre des talons lui aurait permis d’être à la hauteur des autres. Heureusement pour elle, Sarkozy était à sa droite.

Bruno Le Maire :

J’avais beaucoup d’attente car je le connaissais peu. Je l’ai trouvé faussement détendu, aussi bien dans son look que sa gestuelle. Cela manque de naturel. C’est un homme droit, sérieux, fiable, un peu coincé, à qui l’on a dû dire qu’il fallait qu’il se détende. Sauf que cela se travaille sur la durée et je trouve que cette attitude fut empruntée. Son look est détendu, sa gestuelle est tendue.

 

Jean-Frédéric Poisson

Je ne le connaissais pas, je partais donc sans préjugés et beaucoup de curiosité. Je l’ai trouvé plus qu’à l’aise, moi qui pensais qu’il serait impressionné d’être parmi les grands. Sa gestuelle alternait le contrôle et la séduction. Il était selon moi le moins dans le contrôle de tous les candidats.

 

 

 

 


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